« Le rapprochement entre les “intellectuels indépendants” et les membres de la “classe politique” est possible pour autant que les motivations et les finalités subjectives des uns et des autres soient les mêmes : l’accession à la catégorie d’acteurs de la société du spectacle et la reconnaissance sociale et rétribuée de leur individualité. L’ “intellectuel indépendant” peut accepter les règles du jeu imposées par le système qu’il prétend combattre, en mettant une note de couleur au gris du spectacle des bureaucraties patronale, académique, politique ou étatique, en pimentant d’idées“ avancées” et de critiques destructives les angoisses et les frustrations des spectateurs, sans jamais pourtant mettre en danger le statu quo qui pérennise les bureaucraties, semblables en cela à ces bouffons et troubadours d’autres époques qui distrayaient l’ennui des courtisans par l’audace stérile de leurs pirouettes. La critique doit tendre à détruire ce qu’elle critique et non se contenter de censurer esthétiquement ce qu’elle maintient. »
Felipe Orero (José Martínez)