« Une sorte d’élite spirituelle se retrouvait chaque semaine dans ce misérable local.
Par son infatigable activité, elle mit en marche un mouvement
qui écrivit une des plus belles pages de l’histoire du socialisme libertaire. »
Rudolf Rocker, Mémoires.
Ce numéro constitue le premier volet d’une double livraison consacrée à Rudolf Rocker, dont la seconde partie paraîtra à l’automne. En soi, la chose est déjà exceptionnelle, puisque c’est la première fois que nous accordons une telle ampleur à un thème, mais elle l’est aussi parce que ce (...)
De la démocratique Mayence, où il est né le 25 mars 1873, Rudolf Rocker garda toujours une ancienne nostalgie, celle d’une Allemagne possible, plus proche des idéaux de la République universelle que du caporalisme prussien. Cette ville, qui fêta en libérateurs les troupes de Custine venues, en (...)
C’est par un jour clair et terriblement froid de novembre, à neuf heures du matin, que notre train arriva à Paris, à la gare de l’Est. L’hiver est généralement doux à Paris, mais celui-là, celui de 1892-1893, était exceptionnellement rude. Il n’y a probablement pas d’autre ville au monde par (...)
Nous venions de mondes différents, de deux mondes qui, non seulement n’avaient aucun rapport entre eux, mais se trouvaient étrangement éloignés, aussi éloignés que pouvaient l’être le bourg de Slotopol [51], en Ukraine, et la vieille ville du bord du Rhin où je suis né.
Comment et pourquoi (...)
À la lecture des différents articles nécrologiques consacrés à Kropotkine dans la presse, je ne pus m’empêcher, pour tout dire, d’éprouver un profond malaise. On y racontait les choses les plus merveilleuses à son sujet, le grand prêcheur de l’entraide, etc., mais on disait peu, très peu de (...)