Odradek


Pour Franz Kafka, Odradek est « un être extraordinairement mobile et [qui] ne se laisse pas attraper ». Pour Walter Benjamin, c’est la forme que prennent les choses tombées dans l’oubli, les choses qui comptent, celles qui touchent à l’essentiel. On y voit, pour notre part, la silhouette remuante et insaisissable d’un spectre tirant le fil rouge d’une ancienne mémoire de l’émancipation que le perpétuel présent de la domination ne cesse de recouvrir. Un fil qu’il nous revient de saisir pour que le lien s’opère avec le passé d’une idée plus actuelle que jamais. C’est à cette condition que les nouvelles révoltes cesseront, enfin, d’être orphelines et sans contenu.